Construire des gratte-ciels à partir de sequoia !

Depuis 2006 se tient chaque année la « Skyscraper competition » (Ou compétition des gratte-ciels en français). Une compétition organisée par le magazine d’architecture « eVolo ». Celle-ci a pour but de repousser les limites de la construction telles que nous les connaissons. Ainsi que repenser la manière dont celle-ci interagit avec son environnement.

Au cours de la dernière édition de cette compétition, plus de 400 dossiers ont été examinés par le jury. Il a nommé trois gagnants et a décerné 22 mentions honorables. Le projet dont nous allons vous parler fait partie de ces dernières !

visuels de grattes-ciels de sequoia geants
Crédits : Evolo

Au cœur du projet de ces architectes sud-coréens, le sequoia géant a été victime de l’exploitation humaine et souffre en conséquence du réchauffement climatique. En effet, les racines de ces sequoia géants (près de 100m de haut) sont trop petites pour les maintenir debout lorsque ces derniers se décomposent.

Ces architectes ont donc décidé de se réconcilier avec la nature en occupant l’espace vide à l’intérieur du tronc des arbres vieillissant. Pour ce faire, la construction d’un noyau au centre ainsi que d’une structure soutenant l’écorce est nécessaire en vue d’empêcher l’arbre de tomber longtemps après que son tronc ait pourrit.

L’espace ainsi construit à l’intérieur de ces séquoias servirait d’espace de travail dédié à l’art et la recherche. En somme, c’est une initiative que l’on saluera !

architecture d'un gratte-ciel de sequoia
Crédits : Evolo
Personnes grimpants un sequoia
Crédits : Evolo
Personnes de l'intérieur d'un sequoia
Crédits : Evolo

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Le Parthénon des livres contre la censure !

Cela fait maintenant plus de deux semaines que se tient la Documenta. Une prestigieuse exposition d’art moderne et contemporain, dans la ville de Cassel en Allemagne. Pour sa quatorzième édition, l’exposition accueille un temple semblable au Parthénon d’Athènes constitué uniquement de livres !

Construction du parthénon des livres
La construction du Parthénon des livres par des bénévoles. Crédits John Macdougall – AFP

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Le déroulé de l’éxpostion

Marta Minujin, artiste à l’origine de cette oeuvre et figure du pop-art latino-américain présente ce temple comme un symbole de lutte contre la censure ! C’est pourquoi seuls des livres qui ont été censurés à certains moments de l’Histoire furent utilisés pour sa construction. Pour cela, l’artiste a fait appel à des étudiants de l’université de Cassel pour sélectionner 170 ouvrages différents dans une liste qui en comptait près de 70 000 à la base puis a lancé un appel au don pour récupérer des copies des ouvrages choisis (Il est possible de retrouver la liste, en anglais, des livres utilisés en allant sur le site de la Documenta 14). De plus, l’emplacement du temple n’a pas été choisi au hasard. Il s’agit de l’endroit exact où furent brûlés les livres d’auteurs marxistes et juifs durant l’un des autodafés ayant suivi la victoire du NSDAP en 1933.

Parthénon-Livres-Pilier-Dessous
Aucun livre incitant à la haine raciale, comme Mein Kampft, n’a été utilisé pour la construction de l’édifice. Crédits John Macdougall – AFP
 

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Le Parthénon des livres se veut respecter les dimensions du modèle original présent à Athènes, soit 70 mètres de long pour une largeur de 31 mètres avec 10 mètres de hauteur. La construction de l’édifice a nécessité près de 100 000 livres ! En effet, chaque livre est enfermé dans une pochette plastique pour le protéger de tout intempérie pour la durée de l’exposition qui se termine en Septembre. Les livres utilisés seront par la suite distribués au public lorsque l’édifice sera ainsi  démonté à l’issue de cet événement.

Vous souhaitez en savoir plus sur les ouvrages ayant été utilisés pour la construction du Parthénon des livres? Vous pouvez trouver la liste (en anglais) des livres interdits en allant sur le site de la Documenta 14.

Parthénon-livres-nuit-face
Crédits – DPA
 

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« Literature Vs Traffic » : Livres et lumière et véhicules

Petit retour en arrière pour celles et ceux qui, comme nous, auraient raté cette impressionnante installation artistique éphémère. Un dispositif ayant éclairé et animé le centre-ville de Toronto dans la nuit du 1er Octobre 2016.
Literature Vs Traffic à Toronto

Une oeuvre du groupe d’artiste Luzinerruptus

Le groupe d’artistes anonymes Luzinterruptus aura mis 12 jours et rassemblé 50 volontaires pour couvrir Hagerman Street, dans le centre-ville de Toronto. Ils ont utilisés près de 10 000 livres donnés par l’Armée du Salut. Parmi les ouvrages, certains étaient étonnamment anciens et faisaient partie de dons privés.

Literature Vs Traffic livres illuminés à Toronto

L’installation, nommée « Literature vs. Traffic » (« La littérature contre le trafic »), avait déjà été réalisée illégalement à Madrid et New York. Mais avait obtenu l’autorisation de la ville de Melbourne pour son passage en Australie. Cette fois, c’est dans le cadre de la manifestation « Nuit Blanche Toronto 2016 » que les artistes ont été appelés afin de reproduire l’évènement.

Luzinterruptus confirme qu’en 5 ans « La signification de cette œuvre n’a pas changé car la bataille entre les piétons et les véhicules se poursuit toujours dans la plupart des grandes villes du monde. Et il est difficile de trouver des solutions viables et réalisables. Malgré les efforts déployés par certaines villes pour réduire le trafic dans le centre-ville ! Elles ne peuvent aller que jusqu’à créer une journée sans voiture pour donner une idée de la façon dont nous pourrions vivre sans elles ». Le collectif complète en ces termes sur son site.  « Nous voulons que la littérature s’empare des rues et conquière les espaces publics. Offrant donc  aux passants un endroit sans circulation qui, pendant quelques heures, succombe à l’humble pouvoir des mots ».

Literature Vs Traffic livres illuminés à Toronto

Une manifestation culturelle !

La rue Hagerman a donc été fermée pendant une nuit afin de remplacer le passage des voitures par celui des piétons ! Évoluant entre les livres éclairés, donnant lieu à un ballet à la fois magique et impressionnant. Les passants étaient libres de consulter les ouvrages à leur rythme et de choisir ceux qu’ils emmèneraient chez eux afin de conserver un petit bout de cette œuvre vivante et interactive. Il leur aura fallu seulement 10 heures pour vider presque entièrement la rue de son contenu. Pour la rendre au petit matin, à la circulation routière.

Literature Vs Traffic personnes consultant les livres illuminés Literature Vs Traffic

Qui sait, si l’opération se répète encore très (très) longtemps. Peut-être trouvera-t-on un jour des blooks parmi une myriade d’autres livres illuminés !

personne prenant une photo de livres

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Source article – crédits photos : Lola Martínez