Tourner la page ? Attends mais t’es complètement has-been !

Voilà ce qu’on pourrait bientôt entendre dans la bouche des plus jeunes, la génération «digital native» née un clavier greffé main gauche et un smartphone main droite.
Si 98% des jeunes français préfèrent lire sur papier plutôt que sur écran, la question est de savoir si le papier aura toujours autant d’adeptes lorsque ces “digital natives” atteindront l’âge d’être bibliophiles ?
Peut-être même que pour cette nouvelle génération, l’expression «tourner la page » sera transformée en «rafraîchir la page», plus adéquate à ce qui définit la page  digitale actuelle.
Être à la page ; Tourner en boucle ; Le disque est rayé : ces expressions auront-elles seulement encore un sens demain ? Ou seront-elles devenues insolites depuis la disparition progressive de leur support ? Le mp3 ayant pris une place importante dans la consommation musicale actuelle, c’est logiquement que le marché du Compact Disc tend à disparaitre. Phénomène déjà rencontré il y a plus d’une vingtaine d’année avec l’extinction du vinyl au profit du dit-CD.

Pour le livre et l’apparition de son double maléfique : le livre numérique, il s’agit d’un fondement similaire. Véritable polémique, la dématérialisation du livre provoque aujourd’hui les mêmes débats qui ont émaillé le passage à la photographie numérique et à la musique dématérialisée. Livre papier Vs livre numérique il n’en restera qu’un, lequel ?
Et pourquoi pas les deux si l’on tient compte de données économiques et sociologique ?

Le livre papier, pièce de musée ou édition collector ? 

Dans les années à venir, va-t-on observer un devenir «collector» du livre papier face au développement de son antagoniste numérique ? C’est aussi la différence : la matière. Entre papier et support digital, la matière entraine cet écart net de qualité, le papier devient un objet de luxe face à un support dématérialisé.
De fait, hypothétiquement, il n’est pas impossible que le livre numérique vienne à remplacer le livre de poche.

Le futur du livre, le Print-On Demand ?

Un rapport complet vient d’être rendu en mai par l’Association of College and Research libraries sur « les scénarios pour le futur du livre ».
Il explore 4 alternatives auxquelles peuvent être confrontées le livre. Depuis la presque disparition  du livre papier au profit du numérique ou réciproquement, l’échec de l’ebook à cause d’une technologie trop chère et qui ne convainc pas les lecteurs, certaines données sont cependant communes à l’ensemble des scénarios :

  1. La technologie des livres imprimés ne s’éteint pas mais occupe une position, une fonction différente (rappelons-nous que même si l’électricité produit la lumière, les bougies ont conservé un statut important dans notre société…)
  2. Les lecteurs de livres sont moins nombreux
  3. Un nouveau phénomène prend de l’ampleur : le Print-On Demand (l’impression à la demande).

En 2020, la création et la publication de livres sera moins chère et plus facile. On ne trouvera plus seulement des grands noms d’auteurs : beaucoup de gens inconnus auto-publieront leurs propres livres papier pour partager leurs écrits avec des amis ou pour garder une trace des choses, des faits. Dans ces conditions l’ISBN ne sera plus une composante essentielle du livre et il existera de plus en plus de titres de livres de fiction, de nouvelles, de poèmes, de théories.

Les auteurs continueront de trouver que le livre papier est pris davantage au sérieux que son homologue numérique et les livres papier deviendront les nouvelles cartes de visite professionnelles. Laisse-moi ton livre, je te dirais ce que tu vaux.

Le monde pourrait donc continuer d’être envahi par le livre papier et ce ironiquement rendu possible par les technologies numériques.

La librairie du futur ? Une expérience entre digital et interactions physiques

Le blogueur Vincent Demulière, Consultant Librairie sur son blog «La librairie est morte, vive la… ? évoque la possibilité d’installer des bornes tactiles connectées en magasin qui permettraient d’offrir une expérience interactive au client, de commander sur internet AVEC le client et de faire interagir les libraires et les clients grâce aux médias sociaux et ce, en magasin et on line.

Les librairies du futur ressembleront-elles à ce schéma ?

Schéma de la future librairie connectée

Pour rivaliser avec l’achat en ligne ou compléter celui-ci, les espaces de ventes de demain doivent apporter une véritable « expérience » au visiteur, plus qu’un simple acte marchand : combiner loisir, conseils, divertissement ou apprentissage. Pourtant les librairies actuelles fournissent déjà une expérience inédite : se balader dans les allées ou les rangées et colonnes de livres s’empilent, sentir et toucher les livres neufs n’est-il pas déjà l’expérience ultime pour tout amateur de livres qui se respecte ? De plus les conseils et le suivi des libraires passionnés sont déjà très appréciables. Mais n’oublions pas qu’une librairie n’est pas une bibliothèque mais bien un commerce avec une logique de rentabilité. Aujourd’hui les prix au mètre carré dans les grandes villes sont tellement élevés que le stockage des produits est un vrai problème. Les  librairies, comme les autres espaces de vente, sont touchés par la crise immobilière. Les sites comme Sarenza (pour ne citer que l’activité de la chaussure qui nécessite une large gamme de produits combinée à de nombreuses tailles et ce, dans des boites volumineuses) et autres sites de vente en ligne l’ont bien compris. Pas de boutiques matérielles, une vitrine digitale et un stock important dans des entrepôts délocalisés. Voilà le secret de la future librairie ?

On peut même imaginer que la librairie de demain n’aura qu’un seul livre en stock, celui qu’il expose. Le client passe commande et le reçoit 2 jours plus tard à son domicile. La personnalisation des livres pourrait alors jouer un rôle important.

Contenu Vs contenant ? Faux débat

Alors à la question que va devenir le livre papier ? La conclusion viendra d’un autre blogueur aux propos très pertinents, Anthony Nelzin dans son blog métro [zen] dodo, qui prétend que « La logique d’évolution du livre papier vers le numérique est valide. Le livre numérique est le successeur du livre de poche comme meilleur vecteur de transmission synchronique. Reste à répondre à l’impératif de transmission diachronique, d’héritage du contenu : peut-être faut-il garder un objet-livre à des fins d’archivage (le luxe favorisant la conservation), comme on a conservé la photographie argentique et la musique sur support matériel. Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, le livre numérique est le livre.».

Il est donc possible que d’ici peu, il faille «tourner la page» d’une habitude de consommation mais pas du support en tant que tel.

La nouvelle génération tournera t-elle littéralement la page ?


L’ALPHA ET L’OMEGA

Il y a l’alpha. C’est le début. Et l’oméga. C’est la fin.
C’est pour expliquer aux non-hellenistes.
Ceux qui ne comprennent pas le grec. Ne le parlent pas non plus.
Mais ce n’est pas grave. La Grèce aujourd’hui c’est plutôt grève…
Donc l’alpha. Vous me direz : ça fait penser à alphabet… Oui, bon, on ne va pas commencer à compliquer, ça l’est suffisamment comme ça ! Et puis ne venez pas me flinguer mes effets !!!
Donc, exact, « alphabet » vient d’alpha et de bêta, les 2 premières lettres de l’alphabet grec (sic !)… Mais alors pourquoi pas « l’alphaomeg », pour bien expliquer où ça commence ? Et où ça finit !
Ce serait quand même bien plus clair, non ?….
Imagine une journée de travail qui s’achèverait dès la deuxième heure de boulot ?
Super cool ! Mais pas évident pour gérer les heures supp’…
C’est sans doute le côté « marginal» des grecs… En même temps des mecs qui portent des jupes plissées, dont les philosophes parlent avec des cailloux dans la bouche et garnissent leurs jardins de statues de gens à poil…
Par ailleurs, personne n’a jamais songé à remettre en question le théorème de Pythagore, la poussée d’Archimède ou le carré de l’hypoténuse !
Alors lâchez-moi un peu la géométrie euclidienne et revenons au début du commencement de la genèse du point de départ : l’alpha !
La première lettre, donc la première écriture, donc la première fois qu’une histoire laisse une trace (« thrace » en grec ?) : papyrus, parchemin, codex, livre, on s’en fout, une trace ! Qui peut se passer de l’un à l’autre, de main en main, de regard en regard….
Et cette trace unique, mais ainsi multiplement partagée, en devient donc universelle !!!!
Ce qui nous plonge dans une perplexité dont seule la Fosse des Mariannes frise l’insondable profondeur….
Ah ah, c’est quand même plus balèze que les nombres premiers, crotte !

Attendez, ce n’est que le début, accrochez-vous…

Apparemment l’oméga n’existe plus… Ce qui était pendant longtemps « fini » (une histoire, un livre, une œuvre…) est aujourd’hui « infini » par la nature de ce qui le matérialise : les milliers de millions de milliards de giga-octets en croissance frénétique, pourvoyeurs de connexions à qui mieux mieux et de stockage de données à perte de vue, sont quasiment devenus les seuls et uniques réceptacles de notre pensée.
Mouvants, évolutifs, interactifs, ils nous font croire à leur réalité alors que leur essence n’est que virtualité…. Allons-nous vers un monde qui se réduira à un enchevêtrement de pixels et d’instructions binaires arrivées à destination avant même d’en être parties ? Sommes-nous inexorablement appelés à ne plus devenir qui nous sommes mais seulement la représentation que ces systèmes donneront de nous ???
Ce que j’écris là existera-t-il, de façon archaïque mais palpable, un jour ????

Peut-être oui. Grâce au bêta. À la version bêta de Blookup, plutôt.
Blookup (du grec blokos et du bas-celtique « ooops » qui veulent respectivement dire « bloc de granit sur lequel on peut graver un histoire » (un livre en quelque sorte) et « merde, j’ai appuyé sur delete et j’ai pas sauvegardé ! » (j’aurai pas dû acheter un PC en français moderne) c’est, en quelque sorte le choix d’un autre futur
Qui permet de voir un paysage différent tout en restant sur le même chemin.
Qui offre la possibilité d’avoir un pied dans ce nouvel infini mais aussi de poser son regard sur un monde fini. Sur quelque chose d’achevé.
Comme un livre.
Qu’on choisit. Qu’on veut. Qu’on décide (presque).
Franchement, c’est loin d’être idiot, cette version bêta…
En retournant les perspectives, Blookup nous rend plus vivants. Plus réels.
Aujourd’hui,  nous sommes, nous aussi, encore à la version bêta.

Et Blookup est le nouvel oméga…

Blookup : nouvel Omega ?

Retrouvez le Blook de Prozrestante sur Blookup.

Le mook : créature hybride entre Monk et Captain Hook ?

Depuis peu, de nouveaux supports journalistiques ont fait leur apparition sur les présentoirs de nos amis libraires et kiosques, à mi-chemin entre revues et livres. On les appelle curieusement les « mooks ». Mais derrière ce nom qui fait étrangement penser à un détective souffrant de troubles obsessionnels et un célèbre capitaine manchot, que se passe-t-il vraiment ?

Le mook c’est simple, à la base on l’appelle plutôt le magazine-livre (magazine-book), « mook », étant une expression venue du Japon qui s’est vite démocratisée. Il y avait des mooks pour les fans de jeux vidéos. Il y avait XXI, pour les amateurs de grands reportages et de récits au long cours. Ou encore le mook d’Autrement, une maison d’édition qui semble avoir définitivement introduit le terme en France. Maintenant, on en compte plus d’une dizaine chez notre ami libraire, un format en plein essor.

La naissance du mook 

Le nouveau support fut lancé en réaction à l’évolution de la presse écrite traditionnelle, qui tourne le dos à une investigation plus profonde, au format long ou encore à une réflexion approfondie sur l’actualité. Le mook a été créé avant tout pour revenir à un principe essentiel : savoir prendre le temps. Les auteurs de ce nouveau format privilégient l’enquête au long cours, l’esthétisme de la maquette et l’investigation approfondie. Hybride dans la forme et original sur le fond, le mook fait appel à des écritures, à des angles et à des modes de traitement variés : portraits, récits, portfolio, carnet de bord, cartes, nouvelle…

XXI, Uzbeck et Rica, Muze et les autres réussissent à trouver des lecteurs fidèles et de plus en plus nombreux. Une récente étude de la presse magazine et quotidienne a d’ailleurs montré que le « lectorat de l’écrit apprécie une presse de bonne qualité sur les sujets qui l’intéresse ». Et qui joue ainsi son rôle premier : celui de tenir le lecteur informé de l’actualité.

Les jeunes journalistes n’échappent pas à cette nouvelle fascination du mook. Ils ont l’intuition que ce type de presse peut leur permettre de faire le métier dont ils rêvent.

Usbek & Rica : le mook connecté au futur

Les caractéristiques du Mook

On peut dire du mook que c’est une espèce rare réservée à une certaine élite littéraire. Il se définit par un physique plus imposant et plus respectable que ses parents respectifs, car il traite de l’actualité avec des reportages plus complets, de belles photos et des illustrations soignées.

Pour acquérir un mook, on peut les trouver via plusieurs canaux de distribution : Les librairies, les concept store, les lieux tendances et sur internet. Et le prix ? 15 euros en général. Pour la plupart l’argent des ventes et des abonnements constitue la seule source de financement et contribue à rémunérer les auteurs, les illustrateurs, les graphistes et les journalistes. Finalement ce prix reste en cohérence avec son public, car la plupart des mooks s’adressent à cette élite littéraire citée auparavant.

Ne vous mookez pas !

Certains Mooks se taillent aujourd’hui un beau succès, on peut parler aujourd’hui d’Art’s Vice est avant tout le mook de l’art de vivre qui présente chaque trimestre “L’art” dans tous ses états, une sélection exclusive d’artistes internationaux, les dernières tendances du marché de l’art ainsi qu’un agenda des événements majeurs dans les principales capitales européennes.

On peut également citer l’ambition totalement inédite du mook We Demain. La revue veut non seulement contribuer au décodage des bouleversements en cours, mais encore être le support des initiatives innovantes. Un autre et dernier exemple avec le mook Feuilleton qui surprend par ses couvertures originales réalisées par le graphiste/illustrateur Mike Lemanski, la encore une totale réussite.

On a lu et aimé les mooks Art’s Vice et We Demain

Vous l’aurez compris, le mook, c’est avant tout un état d’esprit en osmose avec le monde comme il va. Le mook comme ses parents, demande de l’attention de la part du lecteur. Ses pages aiment être caressées, et du fait de sont contenu plus important, il demande plus d’attention et de temps pour le connaître. Alors le mook c’est la promesse d’un futur radieux pour les amoureux de la lecture ? Possible, Influencia a lancé au mois d’Avril sa nouvelle revue papier passerelle entre le off et le on et il y a fort à parier que de nombreuses revues digitales lui emboitent le pas.

Finalement entre mook et Blook il n’y a qu’un pas, il s’agit de créer un concept avec un style de lecture moderne unissant le plaisir du papier à la dynamique du contenu enrichi.

La « fausse » couverture du mook Feuilleton illustrée par Mike Lemanski

Nouveau phénomène vu aux Etats-Unis : Writer’s Bloq ou la création d’une communauté littéraire Online

Coup d’oeil sur nos voisins New-Yorkais où une nouvelle plateforme Online vient de voir le jour : Writer’s Bloq. Il s’agit d’un site pour les écrivains en herbe désireux de se rencontrer, de partager leur travail et leur inspiration. Depuis son lancement en Février, le site compte aujourd’hui 500 membres venus de toutes les écoles de New York.

Un concept né des difficultés des auteurs à entrer dans une maison d’édition

la fondatrice du projet, Nayia Moysidis, après des années de travail sur son roman achevé à la fin de son Master en création littéraire à l’université de Colombia, était si intimement liée avec son roman qu’elle était réticente à l’envoyer à des éditeurs. Sur l’insistance d’un professeur, elle saute le pas. Résultat : sur près de 100 maisons d’édition, elle n’obtient que quatre réponses. «Je peux vivre avec le rejet. Ce que je ne peux pas supporter, c’est d’être ignorée”. reconnaît Nayia. “Quiconque espère un jour écrire professionnellement connaît l’agonie d’une réponse en attente d’un éditeur, surtout quand il a passé tout son manuscrit au peigne fin avant de l’envoyer”. Pourquoi est-il si difficile de percer dans le monde de l’édition?

Au cours de son expérience chez un éditeur, elle est découragée de voir qu’un grand nombre de manuscrits est négligé parce que les maisons d’éditions n’ont simplement pas le temps ni la main d’oeuvre nécessaire pour les lire.

Dès l’été 2011 elle développe donc Writer’s Bloq, au départ pour créer un espace de dialogue où les étudiants écrivains peuvent se rencontrer entre université et construire leurs écrits.

Alors comment ça fonctionne ?

Les contributeurs de Writer Bloq  doivent être approuvés par Nayia et le conseil. Pas de style d’écriture ou un genre particulier n’est exigé, mais tous les écrivains doivent être affiliés, soit avec un diplôme de premier cycle ou un programme d’études supérieures en écriture créative ou littérature. Il s’agit ainsi d’assurer la qualité et la confidentialité de chaque contributeur. Le but est de créer une communauté où les gens se sentent en sécurité et de renforcer la légitimité de chaque écrivain sur le site.

L’affichage de l’écrit sur le site peut également prévenir la fraude au droit d’auteur. Si quelqu’un essaye de voler ou plagier le travail d’un contributeur, il / elle a la preuve de l’avoir transféré à une certaine date. Professionnels littéraires n’ont pas accès au site, mais à l’avenir Nayia espère trouver des façons de combler l’écart entre les écrivains et les éditeurs.

Les écrivains créent un profil, peuvent télécharger une photo, des textes et garder une trace des observations faites sur leur travail ainsi que des commentaires qu’ils ont faits sur les soumissions des autres écrivains. Un écrivain peut devenir fan d’un autre…

A l’avenir, le site va tendre vers plus d’interaction entre les écrivains à la fois sur et en dehors du web. Un calendrier des lectures littéraires et des événements à New York est régulièrement mis à jour et le 3 mai prochain les membres de Writer Bloq tiendront leur première manifestation. Les écrivains les mieux notés sur le Bloq seront lus dans la célèbre Rare Book Room et auront la possibilité de se mêler aux collègues écrivains ainsi qu’aux professionnels littéraires.

Bonne chance à Writer Bloq !


Source : untapped city NewYork

http://newyork.untappedcities.com/2012/04/16/writers-bloq-creating-an-online-literary-community/

Le site Writer’s Bloq

 

La personnalisation du profil permet à l’auteur une certaine originalité

Naissance d’un livre / BIRTH OF A BOOK

https://vimeo.com/38681202

Glen Milner, jeune réalisateur Londonien, a réalisé pour le célèbre quotidien britannique Daily Telegraph un court métrage sur la naissance d’un livre. Filmant l’imprimerie de Smith-Settle à Leeds, la vidéo retranscrit la magie de la réalisation d’un livre.
De la composition des textes au façonnage (reliure, pliure, brochure…), on redécouvre la technique traditionnelle d’impression d’un livre.
C’est un magnifique aperçu de cette « chaîne graphique » que nous livre le cinéaste, un coup de coeur Blookup que nous ne résistons pas à vous faire partager.

Escale du livre : les nouvelles formes d’écriture liées au numérique

« De la création littéraire en ligne à l’édition numérique » c’était le thème d’une des rencontres du festival littéraire L’escale du Livre samedi dernier à Bordeaux. Blookup était dans la mêlée et partage avec vous son retour d’expérience.

Le numérique s’insère de plus en plus dans la production littéraire, quitte à revoir certains codes d’écriture. Quelles sont les tendances émergeantes, l’écriture sur Internet induit-elle une écriture courte et concise ? Un auteur doit-il penser son style d’écriture en fonction du support utilisé ? Autant de questions induites pour les auteurs et les éditeurs. 3 experts s’interrogent l’apparition de nouvelles formes d’écriture et de nouveaux modes de narration.

Eric Pessan écrivain, collaborateur du site Remue.net, site de création littéraire et de critique fondé par François Bon, revient sur l’expérience récente de son livre « Moi je suis quand même passé » constitué de messages postés sur le site de micro-blogging Twitter. L’auteur écrit ce journal de patience en respectant la double contrainte de cent-quarante caractères maximum par tweet et l’utilisation de la troisième personne. La mise en page de ce livre respecte cette contrainte et comme sur l’écran de l’ordinateur, procède du même déroulé chronologique, le début du texte étant en bas, et le sens de la lecture se faisant en remontant le fil du papier. Exemple formidable d’une performance littéraire réalisée entre l’outil numérique et le livre papier.

Caroline Hoctan, fondatrice de la maison d’édition en ligne D-Fiction et seule représentante féminine de la littérature lors de cette rencontre, fait preuve d’un enthousiasme communicatif en évoquant toutes les possibilités nouvelles offertes par les tablettes et e-books, notamment en terme d’ergonomie et de possibilité : « Dans le métro, assis sur un strapontin, le dos agité au fil du trajet, n’est il pas plus facile de lire une oeuvre comme La Pléiade ou même une encyclopédie sur tablette ? ».

Avec Mathieu Larnaudie, fondateur de la revue les Incultes, le sujet soulevé fut celui de l’importance des revues littéraires, en lignes ou sur papier, dans le paysage littéraire actuel. La revue a une certaine fonction de légitimation de l’auteur tout comme de l’écrit : il faut passer par le regard d’un éditeur ou d’un comité de lecture pour émerger et obtenir un statut « d’écrivain talentueux ». Sans cette forme de promotion, les nouveaux auteurs seraient sans doute noyés dans la masse des auteurs internautes.

Par ailleurs, on remarque que jamais autant de titres papier, et de « magboooks » n’ont émergés ces derniers temps : Influencia, Paulette le magazine, L’impossible, XXI,  France Culture Papiers

Ces revues spécialisées, voire pointues pour la plupart d’entre elle sont reliées au Web et proposent souvent un complément éditorial avec des contenus enrichis. Le magazine Influencia avec son 1er numéro cette semaine propose même une expérience peu commune à l’aide des QR Code.

Le sujet qui nous a le plus interpellé concerne  les blogs évoqué par Eric Pessan. Il reconnaît que certains blogs littéraires sont de très grande qualité et servent notamment de repères pour des lecteurs perdus parmi tous les livres qui paraissent chaque année. Ces lecteurs de blogs sont le plus souvent des digital native (issu de la nouvelle génération numérique), sachant parfaitement décoder Internet et ses outils. Ils ont souvent pris l’habitude de lire sur support digital plutôt que sur papier. Ainsi, ces blogs littéraires permettent ainsi de les attirer vers des livres qui ne les aurait pas intéressés au premier abord. Des blogs pour lire plus et mieux ?

Un seul regret : pas d’auteur/blogueur « digital native » pour  ouvrir le débat sur leur utilisation du numérique « Est ce inné pour eux aujourd’hui ? »

La conclusion se recentre sur la qualité du travail fourni par l’auteur puis par l’éditeur : un bon écrivain reste un bon écrivain, qu’il soit publié en livre électronique, en livre papier ou sur son blog. A l’éditeur de savoir choisir ses textes et ses auteurs off ou online.

A bon entendeur…

Le « village » Sainte-Croix
Rencontre Numérique au stand du Comptoir des Mots
Le soleil comme invité d’honneur sur l’ensemble du festival

Pour approfondir le sujet vous pouvez retrouver notre précédent billet sur l’atelier/débat du 26 mars dernier avec Blookup, ainsi que l’article de Clément Bulle « Pour un devenir-monstre de l’édition en ligne ».

Pourquoi le livre numérique est-il plus cher que le livre imprimé ?

La question reste en suspens. Il semblerait que le business model du livre numérique ne soit pas encore bien établit.

Il représente 1% des ventes en France. Certes c’est peu, mais suffisant pour provoquer l’indignation des lecteurs.

Une blogueuse s’est amusée à faire une étude comparative. Dans tous les cas, le livre numérique est plus cher que le poche !

C’est un vrai problème quand on sait, et nous sommes bien placé pour le savoir dans l’édition de livres de blogs, qu’un des coûts principaux c’est la papier (60% du prix en autoédition, même si certes la technique d’impression est différente).

Ce qui est intéressant c’est de se pencher sur les commentaires, polémiques et revendications des internautes, sur le blog d’Iluze par exemple, sur le sujet.

Entre l’écologie, la rémunération des auteurs, le piratage, le boycott des éditeurs français…. Chacun y va de ses arguments. Le débat numérique vs papier s’étend à l’infini. Mais le débat existe-t-il vraiment ? Chacun devrait avoir le choix de lire sur le support de son choix, le tout n’étant qu’un contenant de contenu.

Les éditeurs et les libraires ne devraient-ils pas davantage anticiper et se repositionner par rapport à cette avancée du numérique dans leur monde, plutôt que de faire comprendre de façon explicite qu’ils ne sont pas encore prêts pour le numérique ?

Sources :
Actualitte.com
Le Blog d’Iluze

Book is not dead

Amazon vend davantage d’ebooks que de livres papier… aux Etats-Unis. En france, la culture n’est pas la même et la donne non plus. Harris Interactive a réalisé en mai 2011 sur plus de 1000 individus représentatifs, une enquete sur le rapport des Français au papier. Les chiffres démontrent en effet l’attachement au papier pour la plus grande partie des personnes interrogées. Mieux, et plus étonnant : les plus jeunes (18-24 ans) sont aussi les plus traditionalistes. Ils sont 98% à trouver que le papier est plus agréable et confortable à utiliser que le numérique.

Des projections toujours optimistes pour le papier

Si aujourd’hui 93% des personnes interrogées trouvent donc plus agréable et confortable de lire sur papier, ils sont encore 77% à penser qu’ils préféreront toujours lire un livre papier dans 10 ans.

Ce qui est valable aujourd’hui ne le sera peut-être pas demain. Sans doute les utilisations du livre papier évolueront-elles pour s’adapter à nos modes de vie. Sans doute que les écoliers de demain ne porteront plus de cartables de 10kg de manuels scolaires et c’est bien pour nos dos fragiles ! L’enquête montre surtout que le livre en tant qu’objet fait partie des valeurs culturelles françaises et qu’il n’est pas près de disparaitre à jamais.

Sources : étude et ses commentaires sur le site de Harris Interactive

Hello Little Printer

C’est une nouveauté prévue pour 2012, un gadget de plus mais on adore l’idée d’imprimer ses billets format tickets de caisse, de laisser son empreinte partout, d’offrir un message avec un cadeau, pour son sudoku du jour dans le métro, pour aimanter une liste sur le frigo, pour un mot d’amour sur l’oreiller (non c’est pas ringard !!!)

 

Hello Little Printer, available 2012 from BERG on Vimeo.